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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 18:12
Sur le blog d'une vieille connaissance datant de la fin du siècle dernier, un autre blogueur a déposé un commentaire que voici :

Si le ciel n'est pas mon toit, c'est que je vis dans une tombe,


Pour moi, vivre pour travailler signifie la perte de toute liberté et le début de l'esclavage,


Si je viens étaler ma misère aux marges de vos villes opulentes, c'est surtout pour vous faire comprendre qu'on peut  être heureux autrement,


Alors si vous n'avez toujours pas compris ces évidences, crevez petits Gadjo Dilo,  crevez de vos jouissances petits blancs,


Mais permettez-moi de vous avouer : je suis Manouche, certes, mais vos poules ne sont plus assez grasses à mes yeux !

Commentaire n° 2 posté par: kalima  (site web)   le 13/10/2007 - 03:52:22

Et moi qui pensais encore

Last night the Gypsies came
Nobody knows from where
And where they have gone to
Nobody knows
And nobody seems to care

http://accel95.mettre-put-idata.over-blog.com/0/13/42/39/gypsies.jpg

Saltimbanques

A Louis Dumur.

Dans la plaine les baladins
S'éloignent au long des jardins
Devant l'huis des auberges grises
Par les villages sans églises

Et les enfants s'en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe

Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L'ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage


Guillaume APOLLINAIRE, Alcools (1913)
© 1920 Éditions Gallimard



                   Bohémiens en Voyage

 
   
  La tribu prophétique aux prunelles ardentes
  Hier s'est mise en route, emportant ses petits
  Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
  Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.
   
5 Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
  Le long des chariots où les leurs sont blottis,
  Promenant sur le ciel des yeux appesantis
  Par le morne regret des chimères absentes.
   
  Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
10 Les regardant passer, redouble sa chanson;
  Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
   
  Fait couler le rocher et fleurir le désert
  Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
  L'empire familier des ténèbres futures.


Charles Baudelaire



Les bohémiens

À Gustave de Coutouly.

Vous dont les rêves sont les miens,
Vers quelle terre plus clémente,
Par la pluie et par la tourmente,
Marchez-vous, doux Bohémiens?

Hélas ! dans vos froides prunelles
Où donc le rayon de soleil ?
Qui vous chantera le réveil
Des espérances éternelles ?

Le pas grave, le front courbé,
A travers la grande nature
Allez, ô voix de l'Aventure !
Votre diadème est tombé !

Pour vous, jusqu'à la source claire
Que Juillet tarira demain,
Jusqu'à la mousse du chemin,
Tout se montre plein de colère.

On ne voit plus sur les coteaux,
Au milieu des vignes fleuries,
Se dérouler les draperies
Lumineuses de vos manteaux !

L'ennui profond, l'ennui sans bornes,
Vous guide, ô mes frères errants !
Et les cieux les plus transparents
Semblent sur vous devenir mornes.

Quelquefois, par les tendres soirs,
Lorsque la nuit paisible tombe,
Vous voyez sortir de la tombe
Les spectres vains de vos espoirs.

Et la Bohème poétique,
Par qui nous nous émerveillons,
Avec ses radieux haillons
Surgit, vivante et fantastique.

Et, dans un rapide galop,
Vous voyez tournoyer la ronde
Du peuple noblement immonde
Que nous légua le grand Callot.

Ainsi, dans ma noire tristesse,
Je revois, joyeux et charmants,
Passer tous les enivrements
De qui mon âme fut l'hôtesse ;

Les poèmes inachevés,
Les chansons aux rimes hautaines,
Les haltes au bord des fontaines,
Les chants et les bonheurs rêvés ;

Tout prend une voix et m'invite
A recommencer le chemin,
Tout me paraît tendre la main...
Mais la vision passe vite.

Et, par les temps mauvais ou bons,
Je reprends, sans nulle pensée,
Ma route, la tête baissée,
Pareil à mes chers vagabonds !

Albert GLATIGNY (1839-1873)


On se quitte sur une petite impro ?





Improvisation - Jazz Manouche
envoyé par floopM



Non, continuez de rêver ! Ne crevez pas petits Manouches, Roms, Gitans ou Bohémiens. Votre vie vous appartient, avec ou sans poules dodues. Avec votre manière d'être heureux accordée à celles de notre temps : (santé, éducation, habitation confortable même avec toit transparent et sensible au scintillement des étoiles.) (°!*)
Le dernier que j'ai vu à ma porte était un petit rémouleur. Il avait à peine 18 ans. Ah, les petits métiers pour eux non plus ce n'est pas facile.
                 
Un Gadjo dilo (parmi tant d'autres...)
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commentaires

C
<br /> blog(fermaton.over-blog.com),No-2. - THÉORÈME FUTURA.  - L'Avenir de L'Humanité. <br />
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V
Oh c'est joli comme nouvelle présentation... Mais un petit souci, je t'envoie saisie écran par mail privé;
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M
J'ai le commentaire dans la zone des commentaires mais même ma réponse ne sera pas visible. Grrrh !
V
j'ai oublié de dire merci d'être le gadjo dilo que tu esmerci Jean-Pierre.VivianeGadjo dila (?) qui va partir en guerre sainte contre toutes les stigmatisations.
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M
Merci à toi Viviane pour ces témoignages, ces impressions et ces vécus racontant la vie d'hommes et de femmes qui ont en commun - avec les petits blancs gadgé - une même envie de vivre et de se comporter comme de simples êtres humains.La culpabilisation de tous est en marche, à tous les niveaux, y compris celui de la responsabilité du réchauffement climatique. C'est en fait une stratégie globale pour mieux faire passer la pilule d'une décroissance nécessaire que certains ne veulent déjà pas partager.J'avais été stupéfait de la haine auto-réadressée vers lui-même d'un lecteur-commentateur de Luc à cause de ses yeux bleus et de ses cheveux blonds. Son blog n'est plus accessible... Jusqu'où ira-t-on dans le masochisme de l'auto-flagellation.Vive les Gens du Voyage ! Vive les petits blancs et les grands aussi !Vive les peuples qui se pensent capables d'être simplement à l'écoute des autres, sans bravade, sans prosélytisme et sans haine. Juste le respect mutuel.
V
L es enfants du voyage n’ont de citadelle E t de fort à défendre S eule l’ombre des chemins   E t des prés où se posent sans savoir combien. N e pas les bousculer ils F ont cuire le vin et dansent leurs prières A utour d’un grand brasier aux très rouges ellipses N e pas leur demander la langue de l'éclipse T out chez eux est S ecret n'a demain ni d'hier D epuis que je les croise avance sous mes pieds U ne faim de désordre et de fleurs dérobées V oyez entre deux arbres O urlés d'aguardiente leurs Y eux les sauvageonnes à la taille en cheveux A vant la fin du jour il tonnera l’orage G raves et affranchies E lles grâcent l’espace et flambent pain frileux L es enfants du voyage n’ont pas de raison E t de fort à défendre S eul un vieux jour qui tombe E n décolleté bleu N uit écoute les rhombes et le vert F andango sur la pelouse sombre A vant la fin du feu dans l'alambic caché N uit protège les preux de T es belles qui changent l'épaisseur du monde S ous le ciré du ciel Les enfants du voyage n'ont de citadelle et de port à défendre seul un arbre qui fronde et leur chaises bancales qui s'enfuient parfois en déchirant la route de merveilleux riens parfois tu les verras voler le vin de messe et flanquer leur paresse au chaud pisseux d'un pré ne juge pas ami les enfants du voyage regarde donc couler le pays sur leur nuque et dans leurs yeux noyé le sucre mirabelle des amours cachées
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V
C´est un hiver comme celui-ci que je l’ai vue la première fois un de ces hivers où le vent emporte au loin les paroles. J’allais au silence. Seule elle était là échappée de l’enfance vêtue de mosaïques à elle seule une idée de lumière dans ces rues mal loties. Je me suis arrêtée tant elle me paraissait jeune trop jeune pour traîner ainsi dans les rues de la nuit je me suis arrêtée trop lentement peut-être pour ne pas la brusquer pour nous garder intactes de toutes les crudités celles qui se crient et celles qui se pensent dans le sillage des freins chauffés au macadam mais elle a refusé Monte je te ramène chez toi Je ne sais pas ce que ça veut dire chez moi je ne sais pas je suis trop sale pour monter je suis une gitane Bouche gourmande et regard louve dans sa main repliée aux ongles tous crasseux traînait peut-être un sort appris par cœur le soir au bord du feu qui couve D’un geste à déchirer les terres les plus sèches elle remontait sans cesse l’épaulette tombée s’attarda un moment à la rondeur des seins éclata d’un grand rire et s’enfuit en courant voleuse de ma surprise Je l’ai revue souvent elle a grandi elle a même des enfants qui s’accrochent à sa jupe Elle a toujours aux pieds les mêmes sandalettes et l’été ou l’hiver la voient à demi nue sans aucune malice elle n’est pas coquette elle est déjà promise à un bel inconnu Elle est si lumineuse qu’elle n’a presque pas d’ombre à traîner sous ses pieds et quand elle est passée il reste ce parfum de calme après la pluie
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