L'aria des Variations Goldberg de Jean Sébastien Bach est un petit bijou, une sarabande un peu lente mais ornée dont la structure sera la base de 30 pièces très diversifiés avec des contrepoints très élaborés aux fantaisies plus juvéniles ou dansantes et en faisant intervenir régulièrement des difficultés techniques bien spécifiques. Bon, il est certain que le piano permet à l'interprète plus de possibilités dynamiques que le clavecin mais il est bien précisé que ces Variations Goldberg ont été écrites pour des clavecins à deux claviers et ceci à mon avis pour trois raisons : d'abord le piano n'existait pas encore quand Bach a composé cette oeuvre, ensuite les 2 claviers d'un clavecin permettent de contourner certaines difficultés techniques dues aux croisements de mains mais surtout parce que le clavecin sonne très différemment et qu'il met beaucoup mieux en valeur les reprises (qui figurent dans la partition de l'aria) et les difféents caractères de chacune des variations. L'aria da capo étant à la fois un résumé et une synthèse de l'ensemble. Au clavecin toutes les voix s'entendent clairement et les harmoniques sont perceptibles dans la vibration qui n'est pas frappée.
Je voudrais commencer par l'écoute de Rosalyn Tureck qui joue cet aria avec beaucoup de sensibilité et de respect pour la partition et l'esprit de Bach. Elle le joue au piano avec les 30 variations à la suite, dans un concert donné à Saint Petersbourg en 1995. Les reprises sont jouées et la pièce dure donc. Un peu plus de 70% des interprètes de haut niveau jouent les reprises...
(Cliquer sur le lien)
Pierre Hantaï est un excellent claveciniste qui joue l'aria comme on devait la jouer à l'époque de Bach, avec la gestuelle adaptée au fait qu'il s'agit d'une danse mais il ne joue pas les reprises.
Bach Variations Goldberg -Clavecin -Aria par Quarouble
Glenn Gould en 1964
Glenn Gould en 1955 puis 1981
Evgeni Koroliov Aria & Var 1 et 2
Evgeni Koroliov var 30 & aria da capo