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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 16:34

L'aria des Variations Goldberg de Jean Sébastien Bach est un petit bijou, une sarabande un peu lente mais ornée dont la structure sera la base de 30 pièces très diversifiés avec des contrepoints très élaborés aux fantaisies plus juvéniles ou dansantes et en faisant intervenir régulièrement des difficultés techniques bien spécifiques. Bon, il est certain que le piano permet à l'interprète plus de possibilités dynamiques que le clavecin mais il est bien précisé que ces Variations Goldberg ont été écrites pour des clavecins à deux claviers et ceci à mon avis pour trois raisons : d'abord le piano n'existait pas encore quand Bach a composé cette oeuvre, ensuite les 2 claviers d'un clavecin permettent de contourner certaines difficultés techniques dues aux croisements de mains mais surtout parce que le clavecin sonne très différemment et qu'il met beaucoup mieux en valeur les reprises (qui figurent dans la partition de l'aria) et les difféents caractères de chacune des variations. L'aria da capo étant à la fois un résumé et une synthèse de l'ensemble. Au clavecin toutes les voix s'entendent clairement et les harmoniques sont perceptibles dans la vibration qui n'est pas frappée.

 

Je voudrais commencer par l'écoute de Rosalyn Tureck qui joue cet aria avec beaucoup de sensibilité et de respect pour la partition et l'esprit de Bach. Elle le joue au piano avec les 30 variations à la suite, dans un concert donné à Saint Petersbourg en 1995. Les reprises sont jouées et la pièce dure donc. Un peu plus de 70% des interprètes de haut niveau jouent les reprises...

http://youtu.be/4PSUL_aRGZU

(Cliquer sur le lien)

 

Pierre Hantaï est un excellent claveciniste qui joue l'aria comme on devait la jouer à l'époque de Bach, avec la gestuelle adaptée au fait qu'il s'agit d'une danse mais il ne joue pas les reprises. 


Bach Variations Goldberg -Clavecin -Aria par Quarouble

 


Glenn Gould en 1964

  

 

Glenn Gould en 1955 puis 1981

 

 

Evgeni Koroliov  Aria & Var 1 et 2

 

Evgeni Koroliov var 30 & aria da capo

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commentaires

V
<br /> <br /> Quand j'écoute Koroliov, j'éprouve un sentiment de plénitude que Gould ne m'apporte plus. Pourtant, j'ai aimé et même adoré ce pianiste qui remit à l'honneur cette<br /> oeuvre immense et trop souvent interprétée avec sévérité alors qu'elle recèle des trésors de tendresse, tous préfigurés d'ailleurs dans l'aria. Gould eut le mérite de défricher un chemin, s'y<br /> cherchant au passage quand ceux qui le suivirent cherchaient, non pas leur personne en marche, mais l'oeuvre elle-même. Ou pour le dire autrement ( et cela tu le sais) Gould à force de quête<br /> impérieuse et monomaniaque faisait du Gould quand d'autres désormais racontent Bach.<br /> <br /> J'aime autant les versions clavecin que piano, avec une préférence pour Scott Ross et pour Koroliov. Hantaï me charme, Tureck m'émeut au plus haut point dans les<br /> tempi choisis, dans le parti pris de jouer les reprises avec à chaque fois le petit truc différent qui rend la variation vivante, avec cette patte délicate qui est la sienne. Connais tu au piano<br /> la toute jeune Simone Dinnerstein? Je te joins le lien vers cet aria par cette pianiste prometteuse et très intériorisée. Ses nuances sont d'une douceur rare, ses ornements très pensés, le tempo<br /> rêveur et affectueux, une sorte de boiterie dans la mesure parfois qui dit toute la réflexion d'un homme ( Bach) jaillissant avec ses pulsions et réticences dans cette oeuvre qui est on peut le<br /> dire autant le testament de Bach que l'Art de la fugue ou l'Ofrande musicale.  Oui, il FAUT jouer les reprises, mais les artistes aujourd'hui privilégient comme les autres en ce monde la<br /> vitesse, la nouveauté éphémère et non ce qui se redit/re-écoute/re-semence.<br /> <br /> http://s3.archive-host.com/membres/playlist/1543578952/4_Musique_Baroque/Bach/01_Goldberg_Variations_BWV_988__Aria.mp3<br /> <br /> Merci de ce beau moment autour d'une oeuvre qui m'est chère chère entre toutes chez Bach!<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Il est tout à fait fantastique en effet. Oui, comme toi, je ne jette pas la pierre à Glenn Gould qui a cherché et s'est peut-être un peu égaré parfois en<br /> lui-même. Je mettrai Robert Veyron-Lacroix bientôt car je crois que comme Pierre Hantaï il s'approche assez nettement de la rigueur mathématique du maître, avec le bon instrument et néanmoins une<br /> très bonne touche musicale et artistique. Malheureusement, moi qui aime voir les artistes jouer, je n'ai pas de vidéo. Je suis fan de clavecin, tu le sais, mais j'aime aussi ceux qui apprivoisent<br /> le piano que Bach ne connaissait pas sous sa forme actuelle. Oui, j'ai écouté Simone Dinnerstein : elle est très juste elle aussi et très douce sur les touches. Merci de ton commentaire avisé<br /> comme toujours. Oui, moi aussi j'ai toujours été Bachmaniaque car cette mathématique des sons mise en harmonie par tous les moyens et la virtuosité des interprètes, avec des instruments de grande<br /> qualité et bien accordés comme il le réclamait, c'est de la pure magie des sons.<br /> <br /> <br /> <br />