« On ne peut saisir les raisons de l'incertitude où s'enfoncent actuellement les démocraties sans avoir élucidé au préalable la manière dont elles se sont extirpées de la crise du libéralisme. Ce qu'il s'agit de dégager c'est la révolution de l'être-ensemble qui aura été la vraie révolution du XXème siècle, la révolution silencieuse dissimulée derrière ses convulsions, une vraie révolution puisqu'au travers d'elle l'humanité a trouvé le moyen de se structurer indépendamment de la religion, puisqu'elle inaugure un nouveau mode de coexistence à l'échelle de l'aventure humaine. L'intelligence de cette mutation décisive est le seul fil à même de nous guider dans le labyrinthe de nos contradictions et de nos désarrois. Elle ne nous met pas seulement en position de discerner pourquoi et comment le libéralisme met la démocratie en crise ; elle nous apporte surtout de quoi nous orienter par rapport à la seule question qui vaille aujourd'hui, la question de savoir ce qu'il peut advenir de cette démocratie qui ne se comprend plus. »
(Marcel Gauchet, « La crise du libéralisme », pages 18-19)
"Le triomphe du supercapitalisme a conduit, indirectement et par inadvertance, au déclin de la démocratie. Mais ce n'est pas inévitable. Nous pouvons avoir à la fois une démocratie dynamique et un capitalisme dynamique. À condition de mettre en place une cloison étanche entre les deux sphères. Le but du capitalisme est d'optimiser la satisfaction du consommateur et de l'investisseur. Le but de la démocratie est d'atteindre collectivement des objectifs que nous ne pouvons pas atteindre en tant qu'individus. La frontière qui les sépare est violée lorsque des entreprises semblent assumer des responsabilités sociales ou encore lorsqu'elles utilisent la politique pour renforcer ou conserver leur position concurrentielle."
Robert REICH* "Supercapitalisme" Éd Vuibert jan 2008 p. 241
* Ancien Secrétaire d'État à l'Emploi de Bill CLINTON.
Très didactique, cette vidéo de Paul GRIGNON, fort agréable et fort bien faite, nous apprend en 52 minutes chrono l'histoire de l'argent, l'avènement des banques et autres organismes financiers
ou comment on gagne beaucoup d'argent avec du vent et des promesses.
Ne dit-on pas qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ? Non, notre président n'est pas un imbécile, lui : il communique, que les vents soient d'ouest ou d'est, forts ou doux comme une brise. Il ne varie pas d'un pouce dans ses convictions qu'il est toujours le meilleur, en tout endroit et en toute discipline. L'économie, c'est son cheval de bataille, comme tous les autres...